II.

(avril 2008)
Agenouillée, les pieds collés contre le mur,
Couverte de coups et injures
Ne pouvant que se plier face à cette emprise
Car tant de fautes elle a commises :


Une année qu’elle a décidé
De  ne plus avaler la moindre bouchée.
Depuis son corps est un squelette
Frêle, elle subit le choc telle une marionnette

Elle a, cette nuit, découché.
Alcool et pilules, maîtres de ses soirées,
L’ont au creux de bras inconnus
Transportée. Ah ! Si seulement elle avait su…

Trépas, seule étoile d’un ciel obscur
Objectif ultime, attrait absolu,
Est maintenant maître de son futur
Victime de sa vie, elle sera pendue.

Imperceptible

Le flux d'individus dans la rue circulait 
J'étais comme étouffé au milieu de la foule. 
Sans voir, sans entendre, ils passaient, se bousculaient 
Ignorant tant qu'ils pouvaient tout ce sang qui coule. 

J'étais allongé sur le macadam glacé 
Tel le néant, invisible aux yeux des passants. 
Un enfant m'observait, et sa mère offusquée 
Mit sa main sur ses yeux et s'enfuit en courant. 

Regardez-vous, tas d'égoïstes malfaisants, 
Toujours en proie à des soucis insignifiants! 
Pendant qu'aveugles vous continuez de courir, 

Étendu sur ce lit d'immondices et d'injures, 
La poitrine en sang, l'âme blessée, le cœur pur, 
-Troupeau d'ignorants!- je continue de mourir.
 
© Copyright Laetitia Carboni 2014 La cerise sur l'éclat de carbone.