Tombée en désamour

J’ai donné dans les clichés
Pauvre fille atterrée
Jours et nuits confondus
Demoiselle abattue.

J’ai perdu le sommeil et l’appétit
Pleuré à m’en dessécher
Affalée dans mon canapé
Marionnette désarticulée.

Puis un matin, deux rayons de soleil
Sur mon visage embrumé ont percé.
Soudain le silence. Le vide.
Une bouffée d’air enfin. Un sourire.

Ça y est, c’est l’embardée
J’ai fini par tomber
Tomber en désamour,
C’est fini, effacé,
La silhouette de mes rêves
A perdu tes contours.
La voici voilée
À nouveau. Tout est possible.

J’ai rêvé de romance,
Et tu n’y étais pas.
J’ai senti mon cœur battre,
Et tu ne l’occupais pas.
J’ai croisé ton regard,
Il m’est presque étranger
Mes mains ne tremblent plus
L’horizon est derrière toi.
Qui es-tu ?

Les mois ont passé.

Au détour d’une soirée
Légèrement arrosée,
Quelques mots t’échappent :
« Je ne t’ai jamais oubliée. »

Fascinant et décevant,
Moi qui les espérais tant,
Ils me sont indifférents…

C’est trop tard, effacé,
J’ai trébuché, je suis tombée.
Tombée en désamour.
 
© Copyright Laetitia Carboni 2014 La cerise sur l'éclat de carbone.