J’aime la
femme. Et pourtant, je me refuse à être jetée dans le panier des lesbiennes.
Celles qu’on voit dans les shows télévisés ou dans le bar LGBT du coin. Celles
avec les cheveux en pétard, un jeans large et une polaire. Celles avec des
dreadlocks qui écoutent de la technoélectropostminimaldubstep dans des prairies
en mode I love the world.
J’ai pas
envie d’être une lesbienne, j’ai pas envie de militer pour le mariage gay, ni
d’essayer de savoir comment on peut implanter l’ovule d’une femme dans une
autre et encore moins de me demander laquelle des deux on appellera Maman. Je ne veux pas être une famille
Arc-en-ciel, j’ai pas envie non plus être le sujet de travaux de recherche
d’étudiants de socio ou le sujet préféré des documentaires de milieu
d’après-midi qui ciblent la ménagère moyenne.
J’en ai
assez des lesbiennes qui ont l’air de mecs et des belles femmes pas assez
lesbiennes. J’en ai assez de ces nanas qui n’assument pas leur féminité, j’en
ai assez des femmes qui n’aiment pas les hommes.
Pourquoi
tant de complications alors que la seule chose que je désire, ce sont de petits
seins ronds dans le creux de mes paumes, de longs cheveux parfumés dans
lesquels glisser mes doigts et une peau douce à caresser ?