Je crie plume.

Pour écrire, il faut que tout le reste soit sans importance.

Si l’esprit est occupé par des examens à passer, des factures à payer, des voyages à organiser, des meubles à monter, des courses à faire, si l’esprit s’installe dans la réalité limitée du quotidien, alors le processus créatif ne peut se mettre en place.

Peu importe d’être à l’ombre d’un parasol sur une terrasse, allongé sur un lit, au coin d’un bar aromatisé café ou à même le sol au milieu de la foule. L’évasion se soucie peu du monde extérieur.

Une bouffée d’air, expiration lente. Un jet de delirium dans le cerveau, un peu comme une piqûre d’héroïne, il faut entrer dans le monde du paradoxe, que le corps s’engourdisse mais que chaque cellule soit aux aguets, être attentif aux odeurs, aux sons, au goût de l’air, aux sensations, celles qui se collent contre la peau mais aussi celles, plus subtiles, des ondes et des bouffées d’énergie qui nous traversent et nous transpercent. 

Il faut lâcher prise, perdre le contrôle de soi, entrer dans un état second, Pinocchio aux doigts guidés par l’inspiration.
D’autres réalités prennent place, parfois effrayantes, parfois euphorisantes. Des réalités illimitées avec lesquelles la plume peut flirter à ses aises.

Cette plume qui n’en fait qu’à sa tête. Qui se manifeste quand bon lui semble. Allez ! Je t’attends !
 
© Copyright Laetitia Carboni 2014 La cerise sur l'éclat de carbone.