Mon cœur
est un lotus que tu effeuilles pétale après pétale de tes dents acérées. Et le
pire, c’est que j’aime ça. J’aimerais avoir la chair à vif, te donner toutes
les armes blanches capables de me poignarder, de m’éviscérer, les poignards,
les couteaux, les épées, les sabres, les dagues, les serpes, et même la faux de
notre dangereuse amie. Si l’amour était un jeu, alors je te donnerais une à une
mes meilleures cartes, je te donnerais le pouvoir de m’asséner d’une soudaine
quinte flush qui me ferait perdre tout mon tapis. Je suis en train de
contraindre ma reine, mes fous, mes cavaliers et mes tours à s’éloigner de mon
roi, je te laisse l’opportunité de me faire un échec et maths.
Me voici,
tes traits à l’esprit, ton odeur sur le corps, me forçant à me mettre à nu,
désirant de tout mon être subir la foudre de la passion, seule étoile dans le
ciel obscur qu’est ce monde. Je veux de la violence, de la tendresse, je sais
que tout se termine un jour, je le sais trop bien, et c’est ça qui est bon, car
ce qui a une fin a toujours plus de saveur. Je veux profiter de chaque seconde
en ta présence, abreuver ton parfum, soutenir ton regard, je veux te donner, je
veux me donner, je veux que tu m’embrasses à n’en plus t’arrêter. Que tu me
fasses l’amour dans ce sublime paradoxe qui t’entoure, la tendresse du transi,
le vice de l’amant, ton sourire en coin qui me fait fondre, tes yeux malicieux
qui me brûlent. Je veux te sentir en moi, te posséder, t’avaler, fusionner mon
corps au tien, je veux perdre ma faculté de penser, je veux une overdose
d’orgasmes.