Tout est dit. La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste.
La sérénité d’observer la ligne droite de l’horizon, un léger vent laissant se hérisser
les poils de la nuque, le cliquetis des mats des voiliers, l’odeur fraîche de
la rosée du matin, le silence de l’aurore. Et puis écouter son corps, son cœur,
sentir ses entrailles qui se tordent, la poitrine douloureuse, la pression
sanguine qui s’accentue jusqu’aux tempes, les veines saillantes, les muscles
tendus. Et c’est alors que la mélancolie arrive. La mélancolie, c’est accepter
la douleur. La laisser sortir, s’échapper. Laisser les larmes couler, les jambes
tituber, le corps trembler. Souffler la haine, la colère, la frustration, le tourment. Respirer la liberté. Celui qui accepte sa tristesse est un homme
libre. À partir de ce moment, ce n’est plus la tristesse qui le domine, c’est
lui qui domine sa tristesse. La mélancolie, c’est une tristesse sereine.
Le mélancolique n’est pas dépressif. Contrairement à celui-ci, il n’est pas tourmenté. Il n’est pas pessimiste, il est réaliste. Le mélancolique n’est rien de plus qu’un homme placide qui, lorsque de mauvaises choses lui arrivent, accepte la fatalité.
Le mélancolique n’est pas dépressif. Contrairement à celui-ci, il n’est pas tourmenté. Il n’est pas pessimiste, il est réaliste. Le mélancolique n’est rien de plus qu’un homme placide qui, lorsque de mauvaises choses lui arrivent, accepte la fatalité.